27 Novembre 2013

Dans le chaudron de NGC 5044

Le gaz qui baigne le groupe galactique NGC 5044 est à une température si élevée qu’il peut aisément être observé par le satellite européen XMM-Newton, même à plus de 120 millions d’années-lumière de distance !
Crédits : E. O’Sullivan & ESA.

Situé dans la constellation de la Vierge, le groupe galactique NGC 5044 doit son nom à la brillante galaxie elliptique qui se trouve au centre de l’image, et autour de laquelle gravitent quelques dizaines de galaxies plus petites.

Ce groupe galactique est baigné d’une sorte de nuage très peu dense, colorisé ici en bleu, qui n’est autre que ce gaz intergalactique diffus porté à plus de 10 millions de degrés. À une telle température, le gaz émet des rayonnements très énergétiques, dans la gamme des rayons X, qui ne peuvent être observés que par satellite depuis l’espace car l’atmosphère terrestre les filtre entièrement.

Ce sont probablement les explosions en supernovae des toutes 1eres générations d’étoiles géantes des galaxies du groupe qui ont chauffé le gaz intergalactique à ces températures, car on y rencontre également de fortes proportions d’atomes de fer (en violet), lesquels ne se forgent qu’au cœur des étoiles les plus massives.

Curieusement, la répartition de ce nuage de gaz diffus n’est pas uniforme sur le groupe de galaxies. Cette dissymétrie est dans doute due au passage à travers le groupe d’une autre galaxie, NGC 5054 (hors du champ de cette image), il y a plusieurs millions d’années de cela.

Cette image en fausses couleurs est le fruit d’une fusion de données obtenues non seulement en rayons X par le satellite européen XMM-Newton, mais également par les satellites américains Galex pour les données en ultraviolet, et WISE dans l’infrarouge.

Des télescopes terrestres ont également été mis à contribution pour les images de galaxies dans les longueurs d’onde visibles, ainsi que le radiotélescope Giant Metrewave de Pune, dans le nord-ouest de l’Inde. Ce dernier a mis en évidence les émissions radio (en vert) liée à l’activité passée du trou noir supermassif trônant au milieu du groupe.

Le CNES a contribué au financement de la mission XMM Newton via sa contribution au programme obligatoire de l'ESA et directement au titre du programme national en ce qui concerne le financement de la participation française aux instruments EPIC et ERMS ainsi qu'au XMM-Newton Survey Science Centre (SSC). Le CNES soutient également l’exploitation scientifique des données par les laboratoires français.

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